Jouer est une thérapie en soi selon Wiinnicott, l’utilisation du masque va plus loin. Selon Laura Sheleen, psychothérapeute, qui utilise le masque comme thérapie, danser et mimer avec un masque est pour l’être humain un moyen de transcender son identité quotidienne, d’exprimer et de projeter symboliquement ses fantasmes, ses aspirations irrationnelles, imaginaires. Par ces actes de représentation, l’être peut prendre distance avec le « ça » (Groddeck) envahissant, celui ci pouvant être re-présenté. Cette représentation symbolique va permettre de créer de la distance nécessaire pour le commencement du processus de différenciation entre les objets physiques externes et les objets psychiques internes. Ce processus peut graduellement transformer les notions existentielles confuses de l’être en les ordonnant et en les orientant vers une ouverture de la pensée réflexive et de l’esprit. Le masque, la danse, les représentations, l’art en général, deviennent des objets de transition et de transformation.
Selon Freud, la fonction générale de l’art était essentiellement un moyen de jouir de nos fantasmes sans culpabilité tout en restant impuni. En perdant ses inhibitions, l’être masqué laisse émerger les principes de sa véritable identité (son essence) et pendant un temps il peut échapper à ce qu’il croit être (le moi) ou à ce qu’il doit être (édicté par le sur-moi). Curt Sachs dans son « Histoire mondiale de la danse » dit « le visage est le siège de l’esprit. Changer de visage c’est admettre un autre esprit. On appelle cet autre visage un masque. »
0 commentaires